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Extraction de maërl : Bretagne Vivante s’oppose à la fuite en avant
Communiqués - 16/03/2005
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Afin de se conformer à la loi, le Groupement des Glénan (regroupant les extracteurs de maërl) a fait une demande de titre minier pour le gisement des Glénan. Cette demande a quitté la préfecture du Finistère, en février 2004, avec un avis défavorable. Après de nombreuses démarches ministérielles, le Groupement des Glénan attend l’avis du Conseil d’État. Si l’avis est défavorable, l’arrêt des extractions s’imposera.

Dans l’attente de cette décision, le préfet du Finistère s’apprêterait à publier un arrêté autorisant l’extraction de maërl au large des Glénan. Depuis quelques années, on tendait vers une diminution sensible des volumes : ce choix responsable laissait prévoir et préparait un abandon progressif de cette activité, incompatible avec les engagements de la France en matières de protection de la nature et avec le maintien des ressources économiques.

C’est ce que montre clairement l’historique des volume de maërl à prélever autorisés par arrêtés
préfectoraux :

Période 2004-2005 : 53 195 m3

Période 2003-2004 : 63 000 m3

Période 2002-2003 : 67 000 m3

Période 2001-2002 : 74 000 m3

Période 2000-2001 : 87 100 m3

Période 1999-2000 : 87 100 m3


Bretagne Vivante espère pouvoir faire confiance aux différents services de l’État pour conserver cette démarche conforme aux principes de développement durable et fondant le consensus réalisé.

Comme l’a rappelé le représentant de la DIREN, lors du Comité d’information et de suivi des extractions de maërl dans le secteur des Glénan du 17 février 2004, les extracteurs ont été averti dès 1995 des risques que les prélèvements de maërl engendraient à terme sur le gisement des Glénan, et ils ont été préparés, dès lors, à prévoir une cessation d’activité avec une recherche de moyens de
substitution.

Malheureusement le personnel dans l’administration change et les promesses s’envolent. L’accent est mis sur l’utilisation de maërl pour le traitement de l’eau dont les besoins seraient de 45 000 m3.

Dans ce secteur, les industriels doivent mener des recherches pour n’utiliser que des produits répondants à des critères de développement durable. C’est d’ailleurs ce qu’ont fait certains puisque toutes les stations de pompage n’utilisent pas de maërl.

Si l’arrêté préfectoral ne marquait pas une diminution significative, Bretagne Vivante-SEPNB ne manquerait pas de saisir le juge administratif. Elle ferait d’ailleurs valoir que, s’agissant d’un site et d’un habitat concernés par la directive Natura 2000, il conviendrait d’appliquer les mesures prévues par la circulaire interministérielle du 9 novembre 2004 concernant l’évaluation des incidences des travaux susceptibles d’affecter un site Natura 2000.

De même, notre association reste vigilante à d’éventuelles nouvelles demandes de titre minier sur les sites de Kafarnao ou des Pourceaux en Mer d’Iroise.

Rappelons que le maërl, appelé aussi lithothamne, est une accumulation d’algues marines rouges calcaires. C’est donc à la fois une espèce et un habitat. Le maërl n’est pas un simple granulat fossile que l’on pourrait exploiter sans précautions. Les bancs ont une croissance très lente (entre 0,3 et 0,5 mm par an) et l’âge de certains bancs est estimé à plus de 8 000 ans. Ainsi les fragments vivants de grande taille font partie des plantes marines les plus âgées d’Europe. Les bancs offrent une large gamme de niches écologiques pour de multiples espèces et constituent, en particulier, des nurseries pour plusieurs espèces de poissons commercialisées.

En six jours d’étude, plus de 300 espèces animales ont été recensées sur le banc des Glénan ; en Rade de Brest, des études prolongées ont mis en évidence 800 espèces animales et 100 espèces végétales. Le maërl est à l’évidence l’un des habitats marins les plus riches et diversifiés d’Europe.

De plus, les bancs de maërl constituent localement une importante source de particules sédimentaires carbonatées pour d’autres milieux marins, principalement pour les plages. Le sable très clair de l’archipel des Glénan est lié essentiellement à la décomposition du lithothamne. Le maërl est donc la source d’alimentation des célèbres plages de l’archipel. Les bancs bretons représentent la quasi-totalité du maërl atlantique français. Il est essentiel de savoir que cet habitat figure sur la liste de habitats d’intérêt communautaire de la Directive européenne Habitats faune flore, et les deux espèces qui peuvent constituer des bancs
de maërl ne devraient pas être exploitées.

La principale agression que subissent les bancs de maërl est l’extraction industrielle, puisqu’elle fait purement et simplement disparaître les bancs. Les taux d’exploitation sont aujourd’hui incomparablement supérieurs au taux de croissances de ces algues. Le maërl s’avère être une ressource si peu renouvelable qu’il convient de la gérer avec la plus grande attention. Depuis quelques années, les bateaux utilisent des suceuses, qui commencent par prélever le maërl de surface, qui correspond à la partie vivante du banc et dans lequel la biodiversité est la plus importante, et qui rejettent en mer l’eau de « surverse », chargée en matériel fin, créant ainsi une turbidité défavorable à la photosynthèse et au développement des larves. L’impact de ce nuage turbide dépasse largement la zone d’extraction. On en retrouve des traces jusqu’à 2 km , ainsi on assiste depuis plusieurs années à une remontée régulière et spectaculaire des laminaires (grandes algues brunes). A l’ouest des Glénan où il n’y a pas d’extraction, la limite des laminaires peut se situer jusqu’à – 26 m ; à l’est (zone impactée
par le nuage turbide), les laminaires s’arrêtent entre – 6 m et – 13 m.
Les besoins pour le traitement de l’eau sont de 45000 tonnes et, le problème étant connu de longue date, il appartenait aux industriels de mener les recherches pour n’utiliser que des produits répondant à des critères de développement durable.

Contact Bretagne Vivante-SEPNB : Jean François Robic 06 76 89 89 61
Internet : http://www.bretagne-vivante.asso.fr

 
Bretagne Vivante - 186, rue Anatole France - BP 63121 - 29231 Brest cedex 3
- Page actualisée le 17/01/2006
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