Bretagne Vivante-SEPNB s’inquiète de l’annulation de sorties nature alors que celles-ci sont le meilleur moyen d’apporter une information précise sur les précautions élémentaires à prendre et sur la vie des oiseaux dans leur milieu.
La mort en France de quelques oiseaux porteurs du virus H5N1 doit amener à prendre des précautions pour éviter son extension au sein des populations d'oiseaux et il est indispensable de prendre des précautions pour éviter que des êtres humains soient contaminés. Mais entre précautions nécessaires et entretien d'une psychose il y a un pas qu'il ne faut pas franchir.
Les éleveurs de volailles ont à juste titre fait entendre leur voix. Il semble aujourd'hui nécessaire de braquer les projecteurs sur des positions excessives contre les animations nature.
En effet, les exemples d’annulation de sorties ou de renoncement à des projets de découverte des oiseaux se multiplient de façon exponentielle. Le plus souvent ces annulations se font sous la pression de personnes qui prennent peur par méconnaissance. Mais cette peur est parfois entretenue par des circulaires rédigées par une administration dont on pourrait attendre plus de discernement.
Depuis le début de l'épizootie, malgré des dizaines de milliers de personnes en contact avec le virus, seulement une centaine de cas ont été recensés ce qui confirme le peu d'affinités de ce virus pour l'espèce humaine. À chaque fois que le virus a été transmis à l'homme, cela a résulté de contacts étroits, prolongés et répétés avec des oiseaux infectés, dans des espaces confinés.
Aussi il est important de rappeler que les activités nature destinées à découvrir les oiseaux dans leur milieu ne présentent aucun danger. Le principe de ces animations est d'observer des oiseaux, le plus souvent à distance, dans leur milieu naturel. La pratique éducative conduit à prendre des précautions élémentaires, pour des questions d'hygiène qu'il y ait ou non une épidémie de peste aviaire. Cela se traduit, pour les animateurs-nature par une explication claire et éducative au public (enfants ou adultes) sur les gestes élémentaires et évidents d’hygiène (non-manipulation de cadavre et/ou de fientes).
Bretagne Vivante SEPNB affirme que les activités pédagogiques extérieures dans les espaces naturels ne présentent aucun danger pour le public et peuvent être maintenues. Rien, actuellement, ne justifie leur arrêt ou leur annulation. Les sorties nature n’ont rien de plus dangereux, bien au contraire, que les sorties dominicales en famille, or ces dernières ne sont pas interdites.
Bretagne Vivante SEPNB demande donc aux parents, enseignants, animateurs de centres de loisirs, élus, responsables de l'éducation nationale de croire en la responsabilité des associations de protection de la nature et de l'environnement dont une des missions premières est d'informer le public sur la situation de l'environnement.
Aujourd'hui le débat porte sur le mode de transmission du virus. Il n'est pas à ce jour mis en évidence que le risque soit d'abord porté par les oiseaux migrateurs. Le commerce d’oiseaux et de leurs produits semble être la cause première de dissémination de l’affection. A ce propos, le seul cas recensé en Afrique pourrait être dû à des importations de volailles et de poussins contaminés depuis certains pays d'extrême Orient, plutôt qu'à des oiseaux migrateurs.
Il faut donc raison garder et ne pas entretenir la psychose. Il est déraisonnable de supprimer des animations-nature qui ont pour objet de sensibiliser les enfants et les adultes à la connaissance de leur environnement et qui se font dans un cadre strict. Bretagne Vivante a demandé à tous les animateurs d'informer les enfants sur la grippe aviaire et de les prévenir sur l'attitude à adopter face à un oiseau mort retrouvé (que ce soit dans la nature ou dans les autres lieux fréquentés par les enfants : jardin, cour d’école, …). En se mettant la tête dans le sable, et en confinant les enfants dans les classes on nuit à leur appréhension de leur environnement. En les privant de connaissances on les prive des moyens de se protéger des dangers potentiels.
Alors ouvrons les yeux, prenons garde à l'éventuelle progression vers notre région de la peste aviaire mais agissons en adultes responsables et laissons nos enfants découvrir la nature et ses habitants, accompagnés par des personnes qui en ont la compétence.
Contact presse : François DE BEAULIEU, secrétaire-général de Bretagne Vivante SEPNB, 06 16 20 30 93
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