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"La maison brûle !..."

« La maison brûle »
La maison brûle - 19/11/2005
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« La maison brûle, mais nous regardons ailleurs » Les fortes paroles du Président de la République à la conférence de Johannesburg (2002) n'ont jamais été aussi vraies. Mais la France n’a jamais été aussi peu prête à en tirer les conséquences.


Hypnotisés par les voitures qui brûlaient, personne n'a entendu le message des représentants des associations de protection de la nature rassemblés à Paris le 5 novembre. Celles-ci voulaient dénoncer une nette régression de l'action de État pour la défense de la biodiversité depuis trois ans. Les exemples ne manquent pas. Les crédits de l’Agence pour la maîtrise de l’énergie sont amputés ; les programmes européens pour la biodiversité ne sont plus aidés par la France ; il manque six millions d’euros au budget des Réserves naturelles nationales ; il manque dix millions d’euros dans les budgets des associations de protection de la nature ; les lois en préparation sur l’eau et les parcs nationaux ne renforcent en rien les mesures de protection.


Des conséquences à court terme

Les conséquences humaines sont considérables. Les bénévoles se démotivent et les diplômés des filières de l’environnement continuent à être formés sans aucun espoir d'embauche (cf. encadré). Les conséquences sont aussi politiques car la faiblesse de l’État encourage tous les clientélismes et corporatismes au détriment de l'intérêt général. En Europe, les retards et les inconséquences de la France lui enlèvent toute crédibilité (chasse aux oiseaux migrateurs, réseau Natura 2000 ralenti).


Des conséquences à long terme

L’impact économique sera brutal. Outre les pertes de savoir-faire (les spécialistes qui se seront réorientés vont manquer), nous serons confrontés au coût excessif des actions tardives de restauration de la biodiversité. Quant au passage à une société écologiquement plus stable et énergétiquement plus sobre, elle risque d’être très coûteuse, brutale et génératrice de conflits.

Enfin, n’oublions pas les graves effets biologiques qui menacent une société se payant de mots en matière d’écologie : il y a des risques de rupture irréversible pour le maintien de certains milieux (qu’on en juge par le dossier de l’eau en Bretagne) et pour l’équilibre entre les espèces (les pestes végétales en témoignent déjà).


Un couvre-feu écologique ?

Nous ne négligeons pas la prise de conscience qui se fait jour dans les collectivités régionales, départementales et locales ainsi que chez nombre de citoyens. Mais l’État ne peut indéfiniment éluder les responsabilités qui lui reviennent. Faute de quoi, la crise écologique nous explosera à la figure et le couvre-feu paraîtra une mesure bien modeste au regard des restrictions imposées à tous de façon autoritaire.

François de Beaulieu
Secrétaire général
novembre 2005

 
Bretagne Vivante - 186, rue Anatole France - BP 63121 - 29231 Brest cedex 3
- Page actualisée le 31/05/2006
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